l’ermite

mes pas m’entraînent sous un ciel sans lunes sans étoiles
dans un désert de gravier
et comme je suis va-nu-pieds
je suis filé d’un fleuve tressé rouge sang
un petit fleuve isolé
entre des cailloux acérés
saignant sur ces tessons de calcaire
je marche dans ce désert
loin de chez moi
du village qui m’a vu grandir
séparé de mon univers d’une franche mordée
de mes yeux verts
de ces yeux coulent l’eau salée
l’autre fleuve
qui nettoie mes plaies
et de ma gorge s’envole les flamme
qui cautérise la blessure
haine bienfaisante qui étouffe ma peine
et donne touche d’azur au ciel d’encre
sous lequel j’erre
dans mon désert de gravier
seul
seul contre le monde

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