Pensées nocturnes

Pouème offert à Seb pour son trentième anniversaire. Il a un original dédicacé, avec un peu de chance, il vaudra peut-être le prix des matériaux dans vingt ans – soit un peu de papier, un peu d’encre, un peu de sueur. Vous, vous n’aurez qu’une version électronique. Mais c’est déjà ça.

 

Tout n’est pas perdu

malgré ces poissons de mauvais augure

qui cherche à remplacer

les rémoras de ma conscience

 

Tout n’est pas terminé tant que je n’ai pas

pour une dernière fois

passer Go, réclamer deux cents dollars

 

On me parle dans ces cas-là de voyager, d’aller prendre l’air. C’est une idée qui l’envoûte. J’irai là où personne ne peut me trouver, j’irai me perdre à la recherche du cœur du désert de Gobi. Je prendrai un train qui s’éloigne sur des rails sans fin ni prochaine gare. Il est si doux d’imaginer des adieux qui ne sont pas triste. J’irai voir se morceler mon regard dans les murs troués de balles de Sarajevo en espérant y trouver la lueur d’ivresse grâce à laquelle je mourrai ivrogne. J’irai trouver Dieu à son siège social du plus grand des paradis. J’y demanderai le bureau des plaintes, et là je chanterai, je chanterai! Avec la voix de tous les agonisants de la Terre je fausserai comme un démon dans le bureau de Saint-Pierre, quand même bien tous les anges au ciel me suppliant de me taire au nom du ciel et de tout ce qui est beau.

 

Alors avec la haine de tous ceux qui haïssent

de tous ceux qui survivent aux dépeçages

de leurs familles

d’une voix amplifié de tout le désespoir rampant de ce bas monde

je leur chuchoterai: non!

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