Pot-pourri pouétique des fêtes

Quelques pouèmes rédigés durant une période des fêtes qui fut agitée, alcoolisée, voire névrosée. Comme quoi la mort, le deuil, la stérilité, peuvent agir bien plus puissamment sur l’esprit des gens qui dansent qu’une tonne de doses d’ecstasy. Bonne lecture!

I.

fluide glacial qui fuit
la citerne
d’un esprit dément

 

II.

la coque brisée
trop tôt     poussin né bien avant l’heure
et pourtant dernier de sa couvée
du froid aliénant de décembre
il ne peut     rien     sortir de bon

 

III.

il rêve     d’un songe vide à combler des merveilles enfantines
et impossibles par mon amant

rêves turbulents à me drainer la mémoire
cauchemars tendres qui fécondent mon cœur

un cœur pourtant cynique
et un corps que le temps poussiéreux
minéralise

froidement
bureaucratiquement

le temps le plus émasculant des fonctionnaires

 

Anne-Marie.

comment dire que je n’ai pas d’enfants

comment le dire alors que
je vous ai tous

 

IV.

la petite fille aux allumettes
morte
à force de les brûler pour
chauffer
sa cuillère d’héroïne

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